Leçon 7Se battre 300 jours... pour quoi ?

S’ensevelir sous les ruines du fort plutôt que de se rendre.
Devise peinte dans plusieurs forts, dont l’ouvrage de Froideterre.

Un bel ouvrage

Où l’on découvre que les Allemands ont failli gagner en juin 1916.

Vue des tourelles de l'ouvrage de Froideterre. Photo : © Mémorial de Verdun
Illustration Artips

20 juin 1916. Ce jour-là, les forces allemandes préparent une des plus grandes attaques depuis le début du conflit. Commencent alors trois jours de bombardements intensifs en particulier sur la crête de Froideterre. Sur le papier, l’affaire semble pliée : l’ouvrage fortifié de Froideterre va tomber, et avec lui la défense française de Verdun.

Mais tout ne se passe pas comme prévu. Car, à l’intérieur, une centaine de soldats français est prête à résister farouchement. Ils peuvent utiliser leurs tourelles : deux de mitrailleuses, et une pour deux canons.

C’est alors que 50 000 hommes attaquent simultanément la côte de Froideterre, Fleury et Souville. Des soldats allemands avancent sur le dessus de l’ouvrage de Froideterre : la tourelle de mitrailleuses la plus proche s’élève mais elle ne peut tourner sur elle-même, bloquée par des éléments de béton. Il devient urgent d’utiliser la tourelle pour canons, mais la communication est coupée…

Il faut qu’un soldat, Albert Neyton, se dévoue pour sortir et rejoindre l’autre tourelle, au péril de sa vie. Sa mission est un succès ! La deuxième tourelle s’élève et tire des obus à bout portant sur les soldats ennemis, qui sont forcés de stopper là leur progression. Dans l’après-midi, des renforts arrivent et les Allemands sont repoussés. Voici comment, le 23 juin 1916, les Allemands n’ont pas gagné la bataille de Verdun.

Vue aérienne de l'ouvrage de Froideterre. Photo : © J.-L. Kaluzko