Leçon 6Des destins dans la bataille

Une seule chose à faire : attendre la mort !
Charles Delvert, le 3 juin 1916

On lâche rien !

Où l’on découvre le vrai sens du courage.

Vue des retranchements du fort de Vaux. Photo : © Mémorial de Verdun
Illustration Artips

4 juin 1916, près du fort de Vaux. Cela fait trois jours que le capitaine Charles Delvert combat… et presque tout autant qu’il n’a pas dormi. Alors que ses hommes et lui doivent quitter la ligne de front ce soir, un courrier du colonel arrive : "en raison des circonstances, le 101e [régiment d’infanterie] ne peut être relevé" !

Combien de temps son régiment parviendra-t-il à repousser les soldats allemands, alors que la faim, la soif et le manque de munitions se font sentir ? Mais les Français ne lâchent rien : il leur faut à tout prix tenir leur position dans le retranchement R1, une tranchée renforcée à l’ouest du fort de Vaux.

Alors ils se battent sans relâche malgré les tirs qui viennent de plusieurs directions, ne se découragent pas quand l’artillerie française leur tire dessus par mégarde, utilisent les grenades avec économie et efficacité, récupèrent l’eau de pluie avec leurs toiles de tente pour étancher leur soif… Jusqu’à ce que la relève arrive le soir du 5 juin, enfin !

Une fois le régiment en sécurité, Delvert fait le compte : des 160 hommes avec lesquels il est parti, il n’en reste que huit… tous des héros.

Vitrine Delvert au Mémorial de Verdun. Photo : Pierre Antoine